Sauvegarde et respect des toponymes, l’engagement de l’association «Nos Accents»
«Emarese» au lieu d’Émarèse, «St. Vincent» au lieu de Saint-Vincent, «Pre’ Saint Didier» au lieu de Pré-Saint-Didier: ces toponymes et bien d'autres encore, non conformes à la législation régionale, ont été repérés ces derniers mois par l'association «Nos Accents» et recensés dans la publication «Châtillon ou Chatillon? L'érosion de la toponymie de la Vallée d'Aoste dans les lieux publics». Cette étude, qui liste un total de 270 signes à remplacer, a été partagée avec les institutions, les citoyens et les journalistes lors de la conférence qui s'est tenue mercredi dernier, 17 juillet, au Salon Ducal de l'Hôtel de Ville d'Aoste.
«Les noms des lieux font partie du patrimoine culturel immatériel» a dit Roland Martial, président de l’association «Nos Accents» et auteur de la publication. «Bien les conserver, c’est assurer leur survie dans le temps».
L’analyse présentée a mis en lumière que plus de 7 panneaux sur 10 sont de compétence des Communes et de la Région. Les panneaux moins bien orthographiés concernent les noms des communes (68,5%), les noms de hameaux (37,4%) et les fautes d’orthographe (5,5%); les toponymes plus fréquemment mal écrits sont Aoste (qui a deux noms officiels, 39), Châtillon (29), Saint-Vincent (23) et Pont-Saint-Martin (19).
«L’association prévoit, à l’automne 2024, de publier le premier baromètre annuel de l’état de conservation de la toponymie pour chaque commune» a continué Roland Martial. «En parallèle nous organiserons des rencontres sur le territoire pour discuter de toponymie et de plurilinguisme».
Née de l’expansion de son comité homonyme en mars dernier, l’association «Nos Accents» se propose de sensibiliser les acteurs des secteurs public et privé au respect des toponymes et des odonymes adoptés de façon officielle. En outre, elle se positionne pour éduquer les citoyens à la sauvegarde d’un patrimoine culturel de noms souvent oubliés, sous-représentés ou mal orthographiés.
L’association vise également à mettre en lien les institutions publiques et privées qui s’occupent de toponymie en organisant conférences et séminaires, ainsi qu’à produire et soutenir des études, même scientifiques, à destination du monde de la recherche, des décideurs politiques et du public au plus large. «Si nous n’exerçons pas ce devoir de conservation, quelqu’un d’autre pourrait le faire à notre place».