“La corda froutéye”, grand succès pour le vernissage de l’exposition du Centre d’études francoprovençales
Dimanche 25 juillet Saint-Nicolas résonnait aux notes de la musique populaire alpine avec le vernissage de l’exposition «La corda froutéye» aménagée au Musée Cerlogne par le Centre d’études francoprovençales en collaboration avec les Trouveur Valdotèn.
A partir du 10 juillet, vingt-sept instruments ont été mis en scène dans la salle du premier étage. Les cartels explicatifs en francoprovençal avec leur traduction en italien, français et anglais sont la preuve de la richesse d’un tel patrimoine, ainsi que les contenus audiovisuels (en partie fournis par l’association savoyarde Terres d’Empreintes) qui permettent d’apprécier les mélodies naissant de la rencontre d’un instrument et d’un musicien.
Le public a pu visiter l’exposition en compagnie de guides exceptionnels, musiciens et collectionneurs, qui ont pu dévoiler l’âme de nombreuses pièces rares et précieuses. Le musicien collectionneur Claude Ribouillault a participé à l’événement en venant expressément de sa lointaine région française du Poitou pour présenter un violon de soldat, réalisé en 1916 dans une tranchée pendant la première guerre mondiale. Sa longue et richissime conférence a été l’occasion de découvrir l’univers incroyable de la lutherie populaire, entre contraintes physiques et ouvertures symboliques. Le public présent était très nombreux au point qu’une partie de l’auditoire n’a pas pu être admis dans la salle à cause des restrictions sanitaires en vigueur, mais heureusement la très attendue partie musicale avait lieu à l’extérieur sur la place de la Cure! Partis en cortège depuis le centre du village les musiciens ont donné la mesure du côté versatile de la musique populaire et de son pouvoir d’agrégation car le public a suivi jusqu’au Musée Cerlogne pour prendre place devant trois formations musicales mettant à l’honneur les deux principaux instruments basés sur le principe de la corde frottée, à savoir le violon et la vielle à roue. Cette dernière était aux XVIIIème et XIXème siècle l’instrument des petits mendiants qui allaient jouer sur les routes d’Europe, parfois en compagnie d’une marmotte. Quant au violon, il était jusqu’au siècle dernier un instrument symbolique des campagnes. Aujourd’hui Rémy Boniface endosse l’héritage oublié des violoneux des temps passés.
Guillaume Veillet, ethnomusicologue d’Annecy, souligne l’appartenance de la Savoie et de la Vallée d’Aoste à la même tradition musicale alpine et rappelle l’importance du rôle joué par les revivalistes qui à partir des années 1960 inaugurent un nouveau filon musical en lien avec la tradition, en fondant des groupes comme les Trouveur Valdotèn en Vallée d’Aoste ou la Kinkerne en Savoie.
L’exposition, qui est évolutive, accueillera au fil des mois d’autres musiciens qui se produiront et présenteront leur instrument en faisant vivre de nouvelles musiques. Le public présent pourra régulièrement avoir accès à la salle virtuelle qui complète la salle du musée Cerlogne pour découvrir des approfondissements théoriques et du matériel audiovisuel.
Pour en savoir plus: info@centre-etudes-francoprovencales.eu.