L’Association des Levalloisiens d’Origine Valdôtaine vers une dissolution?
Réunie en assemblée générale aujourd’hui, samedi 30 novembre, l’Association des Levalloisiens d’Origine Valdôtaine (Alov), avec son président Gérard Schrepfer, vit peut-être ses dernières heures. Il est en effet envisagé la décision collégiale de sa dissolution. Elle vient pourtant de fêter, le 12 octobre dernier, son quarante-cinquième anniversaire. Mais, à l’instar de la plupart des autres organisations issues de l’émigration valdôtaine, elle peine désormais à trouver un second souffle. Ses manifestations attirent de moins en moins de participants. Le renouvellement de ses adhérents marque le pas. Ses responsables atteignent un âge des plus respectables et aspirent à prendre un repos bien mérité. Et il ne paraît pas envisageable qu’une nouvelle génération prenne la relève. Cependant, si pour beaucoup le constat est sans appel, d’autres invoquent la mémoire de ce qu’a été et est encore l’association. Ils envisagent la poursuite des actions de l’Alov, de manière réaliste, en tenant compte des forces vives à même de reprendre le flambeau. Une démarche qui pourrait s’accompagner d’une réorientation des activités de l’association, sans en trahir les missions, notamment à destination des jeunes.
Pour rappel, l’Alov a été créée en 1979 par Parfait Jans, originaire de Lillianes, député communiste et maire de Levallois-Perret durant près de treize années, de 1973 à 1986. Une association de fait avait préexisté, les réunions et activités se tenant notamment au sein d’un garage levalloisien tenu par des Valdôtains. Située en banlieue, à l’ouest de Paris, la ville de Levallois est le berceau d’une importante émigration valdôtaine issue pour l’essentiel de la basse vallée, notamment des communes de Pont-Saint- Martin, Donnas, Perloz, Arnad et Lillianes. Levallois a longtemps été le siège de grandes sociétés de taxis au sein desquelles les Valdôtains ont travaillé durant des décennies, depuis la fin du XIXe siècle. Jusqu’aux années 1960, il n’était pas rare de voir des habitants de basse vallée, qui n’avaient jamais mis les pieds en France, apprendre par cœur les rues de la capitale française et les parcours de la région parisienne afin de postuler ensuite à un poste de chauffeur de taxi.
L’Alov a réussi à se doter d’une «Maison de la Vallée d’Aoste» à Levallois, construite des mains des membres de l’association. Elle a été échangée contre un étage au sein d’un bâtiment flambant neuf lorsque le secteur a été rasé pour favoriser la construction d’immeubles. Levallois-Perret est l’une des villes les plus urbanisées au monde. En leur nouveau siège, les membres de l’association ont continué à célébrer leur attachement à la petite patrie d’origine en multipliant les voyages, les repas de la chèvre, la fabrication de saucisses, l’organisation de projections et de conférences, la venue de groupes folkloriques, de fanfares et de groupes scolaires de Vallée d’Aoste, et bien d’autres activités encore qui, toutes, risquent de disparaître définitivement aujourd’hui.