Emile Chanoux, «Lettre ouverte aux gens de bonne volonté»
J’ai attendu que des plumes plus aiguisées que la mienne interviennent dans le débat lancé, cette année aussi, par Leo Sandro Di Tommaso e Patrizio Vichi sur "La Vallée Notizie" pour l’anniversaire de la mort de Emile Chanoux, chef reconnu de la Résistance en Vallée d’Aoste.
Mais rien n’a été jusqu’à maintenant Pourtant, me semble-t-il, il est toujours utile et de fondamentale importance d’échanger des idées et des propos sur un thème si important et d’une haute signification pour la Vallée d’Aoste et son autonomie.
En patois nous avons une expression très humaine. Nous disons « Allé prendre lo perdon » quand quelqu’un meurt et qu’on va le « signer ». Et ça vaut pour n’importe quelle personne : bonne ou moins bonne, pauvre ou aisée qu’elle soit. On se rend compte, tant au niveau personnel que com- munautaire, que nous avons tous des dettes les uns envers les autres, toujours.
En partant de la lettre de Vichi-Di Tommaso, auteurs du livre Emile Chanoux: non fu suicidio. Dal documentario al libro (Tipografia Valdostana – Musumeci Editore, Aosta 2020) et compte-tenu de ce que je viens de dire, je tiens à affirmer que tous les Valdotains ont une grande dette de reconnaissance envers Emile Chanoux, le martyr de la Résistance valdôtaine qui, avec sa mort atroce, nous a donné un exemple inoubliable. Et, je pense, pas seulement les Valdôtains, mais tous ceux qui se reconnaissent dans les trois principes de LIBERTE’-EGALITE’- FRATERNITE’ qui sont à la base de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, ont en lui un modèle de cohérence et de loyauté envers tous ceux qui combattaient avec lui pour la liberté.
Mais à Chanoux et à sa mémoire on doit encore plus et à ce propos je tiens à souligner que je partage entièrement le point de vue de Leo Sandro Di Tommaso et Patrizio Vichi. Pour eux "il y a désormais un devoir de juger ceux qui ont marqué Chanoux en lui imputant le suicide".
Oui, "il faut redonner à Chanoux la dignité qu'il mérite", il faut s’incliner encore et toujours devant "le grand résistant que même la torture n’a pas réussi à plier".
L’année prochaine, à 80 ans de sa mort terrible, marquant jusqu’au bout sa fidélité au grand idéal qui l’animait, en faisant de lui un héros, le grand héros de la liberté de son pays et de tous les pays et de tous les hommes, ce sera notre devoir de "réparer l’histoire”, une fois pour toujours, en portant remède aux injustices, aux calomnies, aux informations fausses ou faussées de propos soit en rectifiant des écrits ou même les inscriptions inexactes dédiés à la mémoire de Chanoux, en proposant également des pièces théâtrales qui fassent connaître dans les écoles et même partout, cette noble figure d’homme, de montagnard, de penseur et de résistant.
Je confie ces propos à tous les hommes de bonne volonté et j’ai bonne confiance qu’il y aura toujours quelqu’un qui saura faire quelque chose de bon et de juste permettant de souligner l’importance de la vérité et de la justice, de la liberté et de la fraternité, qui seules pourront redonner de l’espoir aux gens et surtout aux jeunes.
Je l’espère vivement!