«Chanoux, je pleure en voyant l’état désolant dans lequel est réduit notre pays malgré ton sacrifice!»

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Cette année aussi les Valdôtains vont rappeler l’anniversaire de la mort de Chanoux, le martyr de la Résistance valdôtaine.

N’ayant pas sous la main le dictionnaire des cérémonies officielles, je vais utiliser des paroles qui me viennent du cœur mais à la fin, voilà, je ne trouve même plus de mots et ce ne sont que de purs sanglots et les larmes coulent en pensant au sacrifice inouï de cet homme bon, honnête, courageux et aux idées bien claires, oui, je pleure pour la mort affreuse et cruelle que la barbarie nazi-fasciste lui a infligée en utilisant, ensuite, sans vergogne la piteuse calomnie du suicide nettement réfutée, preuves à la main, par Leo Sandro Di Tommaso et Patrizio Vichi dans leur livre très important, fondamental pour connaître la vérité sur ces moments terribles et sur le comportement de certains personnages.

Et c’est en pensant à tout cela que je pleure avec toi, Chanoux, je pleure en voyant l’état désolant dans lequel est réduit notre pays malgré ton sacrifice!

Que faire ?

Je crois que nous pouvons trouver un viatique consolant dans le livre de Gianmario Demuro et Robert Louvin un livre fort intéressant et de haute taille sur Chanoux et Lussu, qui ne devrait pas manquer dans les foyers valdôtains.

Grâce à ces pages lumineuses et illuminantes nous arrivons à comprendre que l’autonomie n’est pas donnée une fois pour toutes mais qu’il faut la défendre au jour le jour, et même au petit jour comme les sentinelles du matin, et agir avec la détermination déployée par Emilio Lussu qui, étant rélateur à l’Assemblée Constituante de 1948, n’a pas hésité à mettre sur la balance toutes ses énergies, son art oratoire et sa passion pour soutenir à tout prix, contre vents et marées, le projet de l’autonomie valdôtaine en train de naître et qui ne serait peut-être jamais née sans la défense acharnée qu’il en a fait.

C’est donc une très bonne idée d’avoir dédié les Jardins Publics longeant l’Avenue du Conseil des Commis à la mémoire de Emilio Lussu, ce grand homme “di cui l’Italia oggi avrebbe disperatamente bisogno”, comme l’a dit Alessandro Galante Garrone mais, de grâce, pourquoi a-t-on décidé d’utiliser une stèle si mince qu’on a du mal à répérer (et à lire)? Une stèle funéraire est plus visible et les plaques qui indiquent, ça et là, l’importance des monuments romains sont beaucoup plus évidentes.

Un peu plus en bas, vers la gare, Jules César et Octavien Auguste dominent la scène du haut de leurs monuments érigés par les fascistes. Est-ce encore l’esprit impérial qui a le dessus de nos jours à l’encontre des principes énoncés avec tant de clarté par Chanoux et Lussu?

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