La corda froutéye, instruments de musique populaire au Musée Cerlogne à St-Nicolas
Produire des sons à travers le frottement d’une corde est une pratique ancienne qui se perd dans la nuit des temps.
L’exposition “La corda froutéye” aménagée par le Centre d’études francoprovençales de Saint-Nicolas en collaboration avec les Trouveur Valdotèn veut parcourir l’histoire de ce principe sonore en partant des traces présentes sur le territoire valdôtain et dans l’espace alpin en tant que lieu d’échange et de rencontres.
Organistrums, vielles à roue, violons, violes et contrebasses remplissent la salle du premier étage du Musée Cerlogne en dévoilant des récits, des sons, des émotions et des souvenirs d’un passé projeté vers le futur en passant à travers les mains et le cœur des nouvelles générations de musiciens et de luthiers.
C’est un ensemble exceptionnel d’instruments qui a été réuni au musée Cerlogne cet été: des instruments parfois rares, curieux, anciens, tous importants sur le plan historique et symbolique. Car chaque instrument est au carrefour d’un réseau humain: histoires, vies, savoirs, émotions, impliquant le constructeur de l’instrument, le musicien qui en joue, à travers des passages ou des passations importantes, des mains d’un musicien à un autre, sans oublier tous les sentiments de ceux qui ces instruments les ont entendus jouer en faisant rebondir et perpétuer cette chaîne humaine dont la musique est la base.
Dans la salle trouvent place aussi quelques belles photos prêtées par la famille Boniface et du matériel audiovisuel sélectionné par l’ethnomusicologue savoyard Guillaume Veillet de Terres d’Empreintes. Les textes qui accompagnent la visite sont en francoprovençal avec traductions en italien, français et anglais. Pour approfondir la connaissance de cette famille d’instruments, mais aussi pour découvrir des aspects insolites de la créativité humaine, comme ce violon de soldat fabriqué dans les tranchées pendant la guerre avec des objets de récupération, une façon de sublimer la violence, de rire du destin et d’apporter un peu de poésie où il n’y en a guère.
L’exposition est destinée à s’enrichir avec de nouveaux apports au cours de l’été, avec le passage de collectionneurs et musiciens qui montreront leur instrument et en joueront pour le public présent. Enfin l’exposition se double d’une salle virtuelle où les visiteurs les plus exigeants pourront découvrir des contenus supplémentaires. Il est fortement conseillé de revenir sur place et de réitérer les visites, mais déjà le premier rendez-vous à ne pas manquer est le vernissage dimanche 25 juillet, à 17h, avec Trouveur Valdotèn, Violons Volants et Pitularita en concert.