Denise Grey disparaissait il y a 25 ans Vedette de la scène et du grand écran

Denise Grey disparaissait il y a 25 ans Vedette de la scène et du grand écran
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De son vrai nom Jeanne Marie Laurentine Édouardine Verthuy, Denise Grey née à Châtillon, en Vallée d’Aoste, en 1896. Fille de Jacques-Laurent et de Madeleine Gard, sa famille est originaire de Chambave. En 1898, les Verthuy émigrent à Paris où les parents s’installent comme concierges dans un immeuble du quartier de l’Opéra. Denise Grey devient à treize ans apprentie modiste, puis habilleuse de mannequins, vendeuse en parfumerie et de chapeaux, puis mannequin elle-même. Dans l'immeuble où elle vit avec ses parents, la femme d'un impresario dit «Tu es jolie, tu devrais faire du cinéma». Malgré sa timidité et sa condition modeste d’émigrée, la jeune fille se décide à frapper à la porte des studios. A dix-sept ans elle commence à faire de la figuration dans des films. Deux ans plus tard elle est embauchée aux Folies-Bergère, la célèbre salle de spectacle parisienne.

C’est alors qu’elle choisit Denise Grey comme nom de scène. C’est cette même année 1915 qu’elle obtient son premier rôle dans le film muet «En famille». Remarquée notamment par des vedettes de l’époque, elle se produit bientôt dans de nombreux théâtres et joue dans plusieurs opérettes à succès. En 1917, elle donne naissance à une petite fille, la future comédienne Suzanne Grey. Mais elle perd son grand amour, père de sa fille, Henri Bara, qui décède accidentellement à l’âge de trente-deux ans. Elle décide alors de se retirer du monde de la scène. Elle est naturalisée française en 1922 et ne reprend sa carrière théâtrale que dans les années trente, devenant une valeur sûre de la scène hexagonale et bientôt pensionnaire de la prestigieuse Comédie-Française.

Elle revient au cinéma, parlant cette fois, dans les années 1930. Elle connaît le succès dans les années 1940 dans de nombreux films et est désormais une comédienne très populaire.

Denise Grey se remarie en 1941 avec Charles Henri Dunkel. Dans les années soixante, l’activité de la comédienne devant les caméras est moins importante mais complétée cependant par plusieurs téléfilms. Denise Grey perd son mari en 1967 et réduit encore sa présence à l’écran. Sur scène elle remporte néanmoins un immense succès en jouant la pièce de Robert Lamoureux «La soupière» avec, dans la distribution, sa fille et son arrière-petite-fille, Blanche Bervil. En 1980, le public des salles obscures retrouve l’actrice à plus de quatre-vingt ans, toujours aussi distinguée et pétulante, en Poupette, l’énergique et fantaisiste aïeule de Sophie Marceau, dans «La Boum» (sorti en Italie sous le titre «Il tempo delle mele»). Un rôle qui relance sa carrière et lui donne une visibilité internationale.

L’activité de Denise Grey tant au théâtre qu’au cinéma sera particulièrement longue. Au total, en soixante-dix-huit années de carrière, elle aura joué dans près d’une centaine de films et une cinquantaine de pièces de théâtre. Elle tournera son dernier film à quatre-vingt-quatorze ans, une production italienne intitulée «Tchin-tchin», avec Marcello Mastroianni et Julie Andrews. Un an plus tard, à quatre-vingt-quinze ans, elle joue son ultime pièce de théâtre. Cette comédienne inoubliable décède cinq ans plus tard, presque centenaire, le 13 janvier 1996. Elle repose, auprès de son mari, dans la commune d’Arradon, dans le Morbihan, où elle possédait une propriété. Elle laisse derrière elle deux ouvrages de souvenirs: «D’une loge à l’autre» (1980) et «70 ans sur les planches» (1988). Les reconnaissances officielles pour lui rendre hommage ont été nombreuses au cours de sa carrière. Elle sera ainsi nommée officier de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre National du Mérite et Commandeur des Arts et Lettres.

Le projet «Mémoire de l’Emigration», piloté par l’historien Alessandro Celi, va proposer la réalisation dans les mois à venir d’un documentaire et d’une exposition consacrés à Denise Grey à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa mort. «Elle est exemplaire - souligne Alessandro Celi - car elle conjugue deux éléments: une réussite personnelle exceptionnelle, c’est sans aucun doute l’une des plus belles carrières d’une valdôtaine à l’étranger, et l’attachement à sa terre d’origine, car elle n’a jamais oublié la Vallée d’Aoste et a soutenu les émigrés dans leurs efforts pour sauvegarder leur identité valdôtaine malgré leur exil.»

Bien que sa carrière lui laisse peu de loisirs, Denise Grey était en effet la marraine du Rideau Valdôtain, la troupe de l’émigration parisienne, elle a animé des banquets des Valdôtains de Paris et a joué au milieu des années 80 l’une de ses pièces à Aoste. Des émigrés en France, comme Jean-Baptiste Pedretti, président de l’Union Valdôtaine de Paris, ont eu l’occasion de la rencontrer dans sa loge à l’issue d’une représentation où elle les recevait toujours avec amitié. Ils conservent le souvenir ému d’une vedette qui s’est toujours enorgueillie d’être aussi l’une des leurs.

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