«Un projet pour reconstruire les migrations qui ont marqué l’histoire de la Vallée d’Aoste»
Le dernier numéro de O Crierel, le bulletin de l’Association des Levalloisiens d’origine valdôtaine-Alov, fait mention du projet de musée de l’émigration, annoncé par le Gouvernement régional lors de l’Arbre de Noël de Paris de 2019.
L’article rappelle aussi qu’à cette fin, «L’équipe d’Alessandro Celi continuera ses recherches historiques». La Vallée Notizie a donc saisi l’occasion pour demander à celui-ci - en sa qualité de coordinateur du groupe de travail réunissant une douzaine d’associations culturelles et de sociétés savantes valdôtaines - comment progressent leurs travaux.
Alessandro Celi a tenu avant tout à remercier l’Alov et son président Gérard Schrepfer de leur intérêt pour ce projet. «L’article m’a vraiment fait plaisir, car il témoigne de l’attention qu’ils attachent à ce projet, auquel ils contribuent au sein du Cofesev, la Fédération des associations d’émigrés. - affirme Alessandro Celi - Comme Gérard l’a bien dit, c’est un véritable puzzle que nous avons devant nous et que nous essayons de recomposer, grâce à l’aide de l’Administration régionale, des associations culturelles et des sociétés savantes qui font partie du groupe constitué en novembre 2019. Depuis lors, le travail n’a pas manqué. Après avoir participé au stand Vallée d’Aoste culture à la Foire de Saint-Ours 2020, le groupe a préparé une longue série d’initiatives, destinées à faire connaître les contenus et les buts du projet, c’est-à-dire reconstruire l’histoire des migrations qui ont marqué l’histoire de la Vallée d’Aoste. À ce propos, je tiens à rappeler que notre région est la seule d’Italie à avoir connu des vagues d’émigration et d’immigration simultanées, au cours des mêmes années, et ce, avec des conséquences perceptibles jusqu’à nos jours. Pour reconstituer cette partie de l’histoire de la Vallée d’Aoste, nous suivons plusieurs pistes, dont quelques-unes aujourd’hui limitées par la pandémie. Le confinement a réduit nos visites aux archives communales, riches de documents administratifs concernant l’immigration et l’émigration, ainsi que nos rendez-vous avec les particuliers. Mais ceux-ci restent fort intéressés à notre enquête, qui leur permet de raconter l’histoire de leur famille, souvent très émouvante, et ils continuent de nous contacter pour mettre à la disposition du futur musée des vidéos, des photos, des lettres et toute une variété d’autres documents ou objets. En revanche, le confinement a ouvert plus largement la voie à d’autres modes de communication et nous a permis, grâce à l’aide de Michela Ceccarelli, d’organiser des visioconférences avec de jeunes émigrés et d’étendre nos recherches via l’internet, surtout en ce qui concerne les États-Unis. Enrico Tognan, du Comité des Traditions Valdôtaines, est en train d’établir la liste complète des émigrés figurant dans les documents américains en ligne et nous avons découvert qu’une actrice hollywoodienne était d’origine valdôtaine: si Lilyan Zémoz Chauvin est née à Paris, son père venait en effet de Villeneuve, un fait connu des seuls descendants de sa famille d’origine. C’est d’ailleurs à elle et à une autre grande actrice valdôtaine, Denise Grey, que nous allons dédier un des panneaux de l’exposition “Les Valdôtains dans le monde - Hier et aujourd’hui”, qui ouvrira prochainement, si l’épidémie le permet».