"Frontière mobile": ouvert un dossier sur l’appartenance du Refuge des Guides du Cervin
La réhabilitation du Refuge des Guides du Cervin a été le thème d’une interpellation présentée lors de la séance du Conseil de mercredi 10 février par le groupe Pour l'Autonomie.
Le conseiller Augusto Rollandin a retracé la situation du refuge: «Quand il a été bâti, il y a 40 ans, l'immeuble était entièrement en territoire italien; aujourd'hui, à cause des montées de chaleur, les neiges se sont retirées et la ligne de frontière, qui coïncide avec la crête des glaciers, est mise en discussion. En effet, on parle de "frontière mobile". Il faut absolument régler cette situation, il faut trouver un accord avec la partie suisse, notamment en tenant compte du fait que les Guides italiens ont l'intention de réhabiliter le Refuge».
Le président de la Région Erik Lavevaz a répondu: «Pour ce qui est de la réhabilitation, le syndic de Valtournenche Jean-Antoine Maquignaz nous a communiqué que la présentation d’une demande serait recevable».
En abordant la question de la frontière, «qui ne concerne pas seulement le refuge mais aussi le bâtiment de l’école de ski du Cervin, ainsi que la station d’arrivée du téléphérique du Plateau Rosa», le président Lavevaz a dit: «Depuis 2010, l’Italie et la Confédération helvétique appliquent le principe de la "frontière mobile", ayant convenu que le tracé puisse suivre les changements graduels et naturels de la ligne de crête. La Région s’est activée depuis longtemps, afin d’établir la pleine appartenance à notre territoire des immeubles. La possible solution, proposée par la Commission mixte pour l’entretien de la frontière italo-suisse et partagée par l’Administration régionale avec les Communes de Zermatt, de Valtournenche et d’Ayas, prévoit, en contrepartie, la cession à la Suisse d’une zone située sur la Gobba di Rollin, dans la commune d’Ayas. Il est évident que la solution de ce problème relève maintenant des autorités nationales et confédérales et non pas de la Région ou du Canton du Valais».
«En vue de la clôture de ce dossier - a-t-il conclut le Président de la Région - nous avons régulièrement informé et sollicité le Ministère des affaires étrangères, ainsi que l’Istituto geografico militare. Pour notre part, nous ne manquerons pas de relancer le dialogue avec le nouveau Gouvernement italien afin de mettre définitivement fin à ces incertitudes».
Le conseiller Augusto Rollandin a repliqué: «J'apprécie les bonnes intentions, mais le problème reste et il est sérieux: la partie suisse met en doute la propriété du refuge. Il faut aborder cette question tout de suite: je sollicite l'institution d'une table de confrontation».