«Plus 55% de touristes français en 10 ans» Maison du Val d’Aoste, le bilan de Paolo Linty

«Plus 55% de touristes français en 10 ans» Maison du Val d’Aoste, le bilan de Paolo Linty
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Paolo Linty a dirigé la Maison du Val d’Aoste de Paris de 2006 à 2020. Il a dû fonder une société pour répondre aux appels d’offre annuels puis, plus récemment, semestriels, de Finaosta S.p.A. Il a décidé de ne plus renouveler son contrat depuis janvier 2020. Il dresse un bilan de son action à la tête de la structure de promotion de la Vallée d’Aoste dans la capitale française.

Quelle était la situation de ce qui s’appelait encore L’Espace Vallée d’Aoste lorsque vous en avez pris la direction en 2006?

«L’Espace Vallée d’Aoste se situait alors rue des Capucines, à Paris. Il avait davantage un aspect de galerie d’art que d’office de tourisme puisqu’au rez-de-chaussée il y avait de nombreuses sculptures, tableaux et œuvres d’artistes et artisans valdôtains. C’était très positif en termes de promotion de la culture, moins en matière d’attractivité touristique. Dès mon arrivée, on a d’emblée mis notre priorité sur la promotion touristique tout en continuant à valoriser la dimension culturelle. Et ce, en mettant également l’accent sur les domaines de l’environnement et de l’économie».

Vous avez aussi très vite élargi votre périmètre d’action.

«Oui, à partir de ce centre parisien des opérations, nous avons fait des interventions dans toute la France, du nord au sud, où nos actions de promotion ont eu un fort impact. Juste un exemple, le journal Ouest-France, qui est le premier quotidien français en termes de diffusion, a consacré en 2011 un article dithyrambique à la Vallée d’Aoste à la suite de notre passage d’une semaine au Festival Champs et Cultures du Monde de La Flocellière, en Vendée. On pourrait en citer bien d’autres. Depuis 2013, nous avons participé, chaque année, au Salon International de l’Agriculture de Paris, qui attire plus de six-cent-mille visiteurs et bénéficie d’une énorme couverture médiatique. D’ailleurs, la courbe de fréquentation des touristes français en Vallée d’Aoste, qui avait déjà grimpé depuis ma prise de fonction, a augmenté significativement depuis notre participation à ce salon. Car nous ne faisions pas qu’une promotion des produits gastronomiques mais nous assurions une promotion touristique globale du territoire valdôtain, aussi bien pour des séjours estivaux qu’hivernaux. Notre plus belle réussite est probablement l’organisation en 2009 de l’émission de télé “La Carte au trésor”, sur France 3, qui a battu des records d’audience et donné une visibilité extraordinaire à la Vallée d’Aoste. Toutes ces actions ont pu être menées grâce à mon assistant, Ivan Savioz et, plus ponctuellement, avec l’aide de Daniela Borney».

La Maison du Val d’Aoste a-t-elle pu également diversifier ses actions?

«Oui, nous avons organisé des journées portes ouvertes durant lesquelles nous avons fait la promotion de nos produits auprès de restaurateurs, d’épiciers, de charcutiers et de fromagers. Nous avons pu développer un réseau de vente modeste mais bien réel avec des clients importants comme Le Bon Marché par exemple. En un peu plus de dix ans, des produits valdôtains comme le lard d’Arnad, le jambon de Bosses, la motzetta ou la fontine ont ainsi acquis une certaine notoriété à Paris. Nous avons également pu promouvoir la Vallée d’Aoste, via des soirées spéciales, pour des publics qui ne connaissaient pas du tout notre région. C’est ainsi que nous avons accueilli le Prix Nobel d’économie, Amartya Sen, accompagné de cent-cinquante professeurs du monde entier. Nous avons organisé, à leurs frais, un cocktail à partir de produits de Vallée d’Aoste. Parallèlement, nous avons toujours mis en valeur les œuvres des artistes valdôtains par les expositions qui leur étaient consacrées plusieurs fois par an et qui étaient annoncées dans les médias parisiens».

La Maison du Val d’Aoste de Paris est aussi le point de repère pour l’émigration valdôtaine d’hier et d’aujourd’hui.

«L’émigration valdôtaine représente une richesse énorme pour le rayonnement de la Vallée d’Aoste à l’étranger. L’Union Valdôtaine de Paris a son siège à la Maison du Val d’Aoste et y organise ses réunions et des événements. Nous avons ainsi contribué à entretenir l’attachement aux racines valdôtaines. Pour les jeunes Valdôtains qui viennent étudier ou travailler à Paris, nous avons régulièrement cherché des logements et nous avons organisé des soirées spécifiques appelées “Vallée Jeune” pour qu’ils se retrouvent. Mais toujours avec comme objectif parallèle de promouvoir la Vallée d’Aoste. C’est pourquoi ces jeunes Valdôtains étaient invités à venir avec leurs amis français».

Existe-t-il des données chiffrées permettant de mesurer l’impact de toutes ces actions?

«Je pourrais m’appuyer sur de nombreux chiffres mais je vais en donner juste un qui résume à lui seul la réussite de notre action, même si bien sûr, celui-ci ne s’explique pas uniquement par notre activité mais est plurifactoriel. En 2009, la Vallée d’Aoste a cessé sa collaboration avec l’agence DDB Nouveau Monde qui assurait, pour un million d’euros par an, la promotion de la région en France. A cette époque, environ 60 000 touristes français venaient chaque année en Vallée d’Aoste. Eh bien, entre 2009 et 2018, ce nombre a augmenté de 55 %».

Que faîtes-vous depuis votre départ de la Maison du Val d’Aoste de Paris?

«Je travaille comme commercial en France pour une société de produits gastronomiques italiens qui a son siège social dans les deux pays. Cela me donne l’occasion de continuer à promouvoir les produits valdôtains, auprès de restaurants et d’épiceries notamment».

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